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Fédération Sénégalaise de Football : Trois mois de gouvernance et déjà un goût amer

  • Photo du rédacteur: La Taniere
    La Taniere
  • 1 nov.
  • 4 min de lecture
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Trois mois après l’élection de la nouvelle équipe à la tête de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), les espoirs placés dans une refonte ambitieuse de l’institution semblent s’évaporer. Loin d’être synonyme de changement, cette phase de transition ressemble à une continuité des pratiques controversées déjà reprochées à l’équipe précédente. Entre luttes de pouvoir internes et négligences dans le traitement des disciplines moins médiatisées, le football sénégalais risque un recul inquiétant, particulièrement en cette période charnière.


Des guerres d’influence qui bloquent les commissions

La première tâche de l’équipe nouvellement élue était d’organiser et de structurer l’action fédérale autour de commissions dédiées à divers aspects du football. Cependant, cette mission, théoriquement cruciale pour un fonctionnement efficace, reste à ce jour une impasse. En cause, des luttes internes où chaque acteur cherche à s’adjuger une position clé, notamment celle de président de commission.

D’autres membres, moins motivés par le travail administratif, réclament plutôt des privilèges personnels, comme participer aux déplacements avec l’équipe nationale, une opportunité financièrement attrayante et mise en avant comme marque de standing. Ce mauvais signal, envoyé à une communauté sportive dynamique et exigeante, entache la crédibilité de l’actuelle gouvernance.


Une gestion désordonnée malgré les enjeux internationaux

La gestion récente du match Sénégal-Brésil, prévu en Angleterre, illustre ce dysfonctionnement. À l’occasion de cette rencontre exceptionnelle, une longue liste de personnes a été envoyée à l’ambassade d’Angleterre pour obtenir des visas. Cependant, surprise de taille : ni les photographes ni les membres de l’équipe digitale, pourtant essentiels pour la visibilité et la médiatisation de l’événement, n’y figurent.

À l’inverse, cette liste inclut des noms soulignant une insistance sur le partage des privilèges de déplacement international, plutôt que sur les réels besoins opérationnels. Une situation qui ne fait que conforter la critique selon laquelle la nouvelle équipe fédérale, à l’instar de ses prédécesseurs, concentre ses efforts autour de l’équipe nationale A, négligeant le football à la base et ses autres disciplines.


Beach soccer : un exemple alarmant de la débâcle

Livré à lui-même et négligé dans les priorités, le beach soccer sénégalais est l’exemple parfait des conséquences directes de l’inertie fédérale. Sept mois sans activité pour les joueurs, pas de regroupements, ni de championnat organisé depuis la dernière Coupe du monde, où le Sénégal avait pourtant brillamment atteint les demi-finales. Ce remarquable résultat, seul rayon de lumière dans un tableau sombre, n’a trouvé aucun écho dans une stratégie pérenne.

Le flou complet règne sur la discipline, alimenté par un contraste criant avec d’autres nations rivales comme le Maroc, qui s’active pour recruter le staff sénégalais de l'équipe nationale et les négociations seraient très avancées. Cette situation, amplifiée par un manque total d’organisation, est de très mauvaise augure à moins d’un an de la CAN de beach soccer.

Alors que le Sénégal semblait prendre une lancée prometteuse dans ce sport, ses joueurs clés restent inactifs dans un contexte où leurs concurrents s’entraînent et progressent sans interruption.


Le contraste avec la LSFP : une leçon d’innovation

Un contraste poignant réside dans la gestion entre la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) et le nouveau leadership de la Ligue Sénégalaise de Football Professionnelle (LSFP). Alors que la LSFP mène une dynamique résolument tournée vers l’innovation, la FSF gravite autour des luttes de pouvoir internes, incapables de poser les bases d’une stratégie attendue.

Cet écart dans la gestion des institutions sportives sénégalaises représente un véritable signal d’alarme. Le football sénégalais, dans toute sa dimension (beach soccer, jeunes talents, compétitions locales), mérite une gouvernance proactive et inclusive. Malheureusement, comme le révèle l’enquête menée par SNewsAfrica, le visage de la fédération actuelle inspire davantage l’inquiétude que la confiance.


Un avenir inquiétant pour le football sénégalais

Le développement du football sénégalais est aujourd’hui plombé par l’amateurisme et les querelles intestines au sein de la FSF. La plupart des disciplines annexes, comme le beach soccer, souffrent directement de cette crise de gouvernance. Les critiques, de plus en plus vives, révèlent une absence de stratégie claire pour assurer la viabilité et la compétitivité internationale de ces disciplines.

Avec l’état actuel de la fédération, plusieurs grandes compétitions nationales et internationales pourraient être compromises, privant le Sénégal d’un rayonnement collectif dont le pays a pourtant besoin. Le football sénégalais ne peut se limiter à briller uniquement grâce aux Lions de la sélection A.


Un appel au changement

Les attentes étaient grandes lors de l’arrivée de cette nouvelle équipe à la FSF, mais elles ne semblent guère auxquelles répondre. Entre luttes de pouvoir, négligences des disciplines secondaires et gestion désordonnée des préparatifs internationaux, la fédération montre déjà ses limites en trois mois seulement.

Pour que le football sénégalais continue de se développer dans sa globalité, il est urgent que les dirigeants fédéraux surmontent leurs querelles et leur soif de privilèges pour se consacrer réellement à leurs responsabilités. Le sport sénégalais mérite mieux, et ses supporters attendent un électrochoc avant qu’il ne soit trop tard pour redresser la barre. Le projet de réforme ne doit pas se perdre dans les intérêts personnels si l’on souhaite éviter une régression profonde du sport roi.

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